Séminaire mensuel organisé par le Musée des arts et métiers du Cnam dans le cadre du projet "Vers un musée de l'informatique et de la société numérique" :

Le 15 juin 2017 de 14h30 à 17h - amphi C -  292 rue Saint-Martin, Paris 3Úme

"Comment l’enseignement de l’informatique dans l’enseignement gĂ©nĂ©ral a-t-il Ă©tĂ© abordĂ© en France ? Quelle est sa situation actuelle et quelles sont ses perspectives ? Entre expĂ©riences, engagements et retraits."

Par Jacques Baudé , membre du conseil d'administration et président d'honneur de l'association Enseignement public et informatique (EPI).

Depuis sa participation Ă  la premiĂšre expĂ©rience de l’enseignement de l’informatique au lycĂ©e en 1971, Jacques BaudĂ© s’est investi dans la crĂ©ation de cet enseignement,  en complĂ©mentaritĂ© avec l'utilisation de l'informatique dans les diffĂ©rentes disciplines et activitĂ©s. Professeur de biologie-gĂ©ologie, il a suivi une formation approfondie Ă  l’informatique en 1973-1974 Ă  l’ENS et milite au sein de l’Epi depuis cette mĂȘme annĂ©e. Il a conçu des logiciels pĂ©dagogiques au sein du groupe « informatique et sciences naturelles » de l’INRP et, reprĂ©sentant l'Epi, il fut membre du Conseil scientifique national pour le pilotage et le suivi de l’option informatique des lycĂ©es. Il est actuellement toujours actif au sein de l’Epi et collabore au site et au magazine Ă©lectronique EpiNet. (https://www.epi.asso.fr/biblio/jb_biographie_2014-06.htm)

4 Commentaires

Les données personnelles et scolaires des élÚves mises à disposition des GAFAM.

Dans une lettre, envoyĂ©e le 12 mai aux dĂ©lĂ©guĂ©s acadĂ©miques au numĂ©rique (DAN) et aux directeurs des services informatiques, Mathieu Jeandron, Directeur de la DNE (Direction du numĂ©rique pour l'Ă©ducation, MinistĂšre de l'Éducation nationale), indique qu' « il n'y a pas de rĂ©serve gĂ©nĂ©rale sur l'usage des outils liĂ©s aux environnements professionnels chez les grands fournisseurs de service du web». En clair, il autorise, incite mĂȘme Ă  l’utilisation par les Ă©tablissements scolaires des outils et services des grandes multinationales du numĂ©rique, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) au mĂ©pris de la protection de l’identitĂ© numĂ©rique des Ă©lĂšves et des personnels.

L'enjeu essentiel, ce sont les donnĂ©es personnelles et scolaires des Ă©lĂšves et leurs traitements possibles. Ces donnĂ©es sont particuliĂšrement sensibles. Elles disent Ă©normĂ©ment sur les enfants et peuvent les suivre longtemps. Les risques Ă©voquĂ©s par la CNIL sont ignorĂ©s. L'expĂ©rience a amplement montrĂ© que les GAFAM, qui par ailleurs  payent peu d'impĂŽts en France, ne vont pas bouleverser le fonctionnement de leur cloud simplement parce que les CGU (Conditions gĂ©nĂ©rales d'utilisation) ont Ă©tĂ© modifiĂ©es en France pour le secteur Ă©ducatif. De plus, la charte annoncĂ©e par le MEN pour janvier 2017 n'est toujours pas finalisĂ©e. Et l'on se souvient des rĂ©vĂ©lations sur les agissements de la NSA (Agence nationale de la sĂ©curitĂ© des États-Unis) dont les liens avec les GAFAM sont Ă  la fois Ă©troits et bien connus.

L'Ă©motion suscitĂ©e par ce courrier est grande. L'EPI la partage. Ce passage en force, en contradiction avec le cadre rĂ©glementaire actuel et qui repose sur une initiative non soumise Ă  la concertation, est inacceptable. Il suscite dĂ©jĂ  de nombreuses rĂ©actions auxquelles l'EPI s'associe. On ne doit pas donner les clĂ©s de la maison Éducation nationale aux GAFAM. Surtout qu'une volontĂ© politique, qui fait dĂ©faut, permettrait de faire autrement en s'appuyant notamment sur les logiciels libres. Il est possible de « dĂ©googliser Internet » comme le fait Ă  son Ă©chelle l'association Framasoft (1). L'EPI juge inacceptable que les grandes multinationales du numĂ©rique puissent puiser Ă  leur guise dans les donnĂ©es personnelles et scolaires des Ă©lĂšves et des enseignants. L'EPI demande aussi la non-reconduction de la convention signĂ©e fin novembre 2015 entre Microsoft France et l’Éducation nationale (2).

Paris, le 25 mai 2017

(1) https://degooglisons-internet.org/

(2) http://www.education.gouv.fr/cid96030/numerique-a-l-ecole-partenariat-entre-le-ministere-de-l-education-nationale-et-microsoft.html&xtmc=partenariatmicrosofteacuteducationnationale&xtnp=1&xtcr=1

a eu lieu le Jeudi 30 mars 2017 au  Loria, Nancy
Voir le programme :
http://idees.loria.fr/index.php?n=Main.ProgrammeJourneeISN-EPI2017

On notera le point sur les effectifs ISN (TS), ICN (Seconde, PremiÚres S-ES-L), et CAPES de Mathématiques option Informatique, par Laurent Chéno, Inspecteur Général :  http://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2017/04/2017-03-30-cheno-nancy.pdf

 


CommuniquĂ© de l’association

Enseignement Public et Informatique (EPI )

La rentrĂ©e 2017, prĂ©parĂ©e par la ministre de L’Éducation nationale, propose, dans l’enseignement gĂ©nĂ©ral, l'extension de l'enseignement facultatif « informatique et crĂ©ation numĂ©rique » (ICN) aux terminales ES et L.

Cette nouvelle avancĂ©e s'ajoute Ă  la crĂ©ation de l'enseignement facultatif « ICN » en classes de seconde Ă  la rentrĂ©e 2015 et de premiĂšre ES, L et S Ă  la rentrĂ©e 2016 et Ă  l"enseignement de spĂ©cialitĂ©, Ă©galement facultatif, « informatique et sciences du numĂ©rique » (ISN)  en terminale scientifique (rentrĂ©e 2012). Ainsi qu’à celle d’un enseignement de l’informatique pour tous les Ă©lĂšves des classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles scientifiques Ă  la rentrĂ©e 2013.

La rentrĂ©e 2016 avait vu Ă©galement des apports significatifs de notions informatiques aux programmes d’enseignement de l’école primaire et du collĂšge.

Tout cela traduit un dĂ©but de prise de conscience, par nos responsables, de la nĂ©cessitĂ© d’introduire l’enseignement de la science et technologie informatique Ă  tous les niveaux et dans toutes les sĂ©ries. Les actions menĂ©es ces derniĂšres annĂ©es, en premier lieu par l'association Enseignement public et informatique et la SociĂ©tĂ© informatique de France, ont portĂ© partiellement leurs fruits.

Dans la circulaire de rentrée 2017, on peut lire à propos du lycée : « Ainsi, les élÚves de la voie générale qui le souhaitent peuvent désormais suivre un parcours numérique continu de la classe de seconde à la classe terminale. »

Mais avec quels enseignants ?

Depuis des dĂ©cennies, l’EPI alerte les pouvoirs publics sur l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de former les enseignants. Tous les enseignants Ă  l’utilisation des outils numĂ©riques dans leurs disciplines respectives et, certains d’entre eux, Ă  l’enseignement de la science et technologie informatique.

Ces derniers doivent ĂȘtre formĂ©s, comme leurs collĂšgues des autres disciplines, au cours d’un cursus universitaire conduisant aux concours du Capes et de l’agrĂ©gation (externes, internes).

La crĂ©ation d'un Capes et d'une agrĂ©gation d'informatique n'exclurait pas la mise en place de mesures transitoires comme des habilitations (du type de celles mises en Ɠuvre pour les professeurs d'ISN) permettant une montĂ©e en charge progressive. La formation continue et les Écoles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation (ÉSPÉ) doivent jouer le rĂŽle qui est le leur.

Elle traduirait la volonté d'aller résolument vers un enseignement d'informatique de culture générale pour tous les élÚves. Un cap serait franchi à la hauteur des enjeux pour notre pays.

L’EPI souhaite que le prochain gouvernement prenne d’urgence les dĂ©cisions qui s’imposent pour former l'homme et la femme, le travailleur et le citoyen du 21Ăšme siĂšcle dans une sociĂ©tĂ© oĂč l'informatique et le numĂ©rique sont omniprĂ©sents. Comme le dĂ©clarait l'AcadĂ©mie des sciences dans son rapport de mai 2013, Ă  propos de l'enseignement de l'informatique : « Il est urgent de ne plus attendre ».

Paris, le 6 avril 2017

EpiNet n°193 de mars 2017 est en ligne : http://www.epi.asso.fr/epinet/epinet193.htm

Son éditorial : "Pourquoi un enseignement d'informatique dans la société numérique ? Une réponse d'ordre pédagogique" : http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1703a.htm

et l'ensemble des rubriques habituelles, évidemment ...

Le secrétariat EPI
Le 15-03-2017