... qui sera suivi du lancement d'une agrĂ©gation dans le mĂȘme domaine

Le 7 janvier 2019, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités

L’annonce est du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse via la station de radio culturelle nationale publique française du groupe Radio France.
« Nous allons créer un Capes informatique qui verra le jour dÚs 2020 et dans quelques années nous créerons certainement une agrégation d'informatique. Nous consacrons le numérique dans le systÚme. Nous avons besoin d'élÚves qui approfondissent leur sens logique grùce à la programmation », rapporte France Culture.

D’aprĂšs Jean-Michel Blanquer, la manƓuvre est destinĂ©e Ă  couvrir un besoin de professeurs d’informatique dans 1500 lycĂ©es en France. L’invitĂ© des Matins prĂ©cise par la suite que ces postes seront dans un premier temps couverts par des profs qui suivent dĂ©jĂ  des formations continues. Ainsi, dĂšs la rentrĂ©e prochaine, l’informatique va allonger une longue liste d’une quinzaine de sections (parmi lesquelles mathĂ©matiques et physique-chimie) pour lesquelles l’Éducation nationale organise le concours pour l’obtention du Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degrĂ©. Les titulaires de ce diplĂŽme professionnel qui sanctionne cinq annĂ©es d’études aprĂšs le baccalaurĂ©at exerceront alors comme « professeurs certifiĂ©s d’informatique. »
« Nous avons besoin d’avoir des Ă©lĂšves qui dĂ©veloppent leur sens logique grĂące Ă  la programmation ; des Ă©lĂšves qui relient les savoirs numĂ©riques aux autres savoirs grĂące Ă  leurs approfondissements numĂ©riques et Ă  l’approfondissement de leur culture gĂ©nĂ©rale dans d’autres domaines », a ajoutĂ© le ministre comme pour donner des dĂ©tails sur la mission qui incombe aux futurs certifiĂ©s de ce nouveau Capes informatique.
« A partir du moment oĂč l’on crĂ©e un CAPES, on crĂ©e quelque chose qui va structurer le futur. Ce qui est trĂšs important c’est qu’avec cette ouverture, nous consacrons le numĂ©rique dans un sens non superficiel », a Ă©galement dĂ©clarĂ© le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
L’annonce s’inscrit dans le cadre de la rĂ©forme de l’Éducation nationale qui englobe celle du baccalaurĂ©at. Avec l’annonce de la crĂ©ation d’un Capes en informatique, l’équipe Blanquer a dĂ©jĂ  l’édition 2021 de l’examen final de l’enseignement secondaire dans sa ligne de mire, mais d’autres changements importants sont intervenus en dĂ©but d’annĂ©e derniĂšre. En fĂ©vrier 2018, le ministĂšre a annoncĂ© la fin des sĂ©ries pour la voie gĂ©nĂ©rale au lycĂ©e. Y faisant suite, le conseil supĂ©rieur des programmes (CSP) a dĂ©voilĂ© ses projets de programmes pour les classes de seconde et de premiĂšre gĂ©nĂ©rale et technologique, ainsi que pour certaines classes de terminales. Il en ressortait que l’éducation nationale a l’intention de consacrer Python comme langage de programmation pour les apprentissages du secondaire. Les dĂ©finitifs seront publiĂ©s au dĂ©but de cette annĂ©e.
Source : France Culture

https://www.developpez.com/actu/240147/France-un-CAPES-informatique-verra-le-jour-en-2020-et-sera-suivi-du-lancement-d-une-agregation-dans-le-meme-domaine/

https://www.gouvernement.fr/des-professeurs-d-informatique-au-lycee-des-2020

NDLR-EPI : nous reviendrons dans l’éditorial du numĂ©ro 211 d’EpiNet du 15-01-2019 sur le rĂŽle important jouĂ© par l’EPI.

Les nouvelles spĂ©cialitĂ©s prĂ©vues dans le cadre du bac 2021 ne seront pas accessibles Ă  tous, faute d’un nombre suffisant d’enseignants, relĂšve dans sa chronique Philippe Askenazy. Cela va Ă  l’encontre de l’égalitĂ© des chances promise lors de la campagne du prĂ©sident Macron.

Par Philippe Askenazy -12-12-2018 - lemonde.fr -

Chronique. Le gouvernement construit sa politique industrielle Ă  coups de financements publics massifs autour de deux prioritĂ©s : le vĂ©hicule autonome et, depuis le rapport Villani, l’intelligence artificielle (IA). Dans le sillage, l’ENA a mĂȘme ouvert un nouveau concours rĂ©servĂ© aux docteurs en sciences, certes Ă  dose homĂ©opathique : trois places en 2019


Avant l’étĂ©, la rĂ©forme du bac apparaissait comme un pas bien plus significatif. Douze spĂ©cialitĂ©s proposĂ©es en premiĂšre pour le bac gĂ©nĂ©ral Ă©taient annoncĂ©es. Parmi elles, les sciences de l’ingĂ©nieur (SI), jusqu’alors accessible aux seules premiĂšres S, et, nouveautĂ©, une spĂ©cialitĂ© « numĂ©rique et sciences informatiques » (NSI).

Les spĂ©cialitĂ©s de la voie gĂ©nĂ©rale sont censĂ©es ĂȘtre en cohĂ©rence avec les attendus que les universitĂ©s ou classes prĂ©paratoires exigeront dans Parcoursup. DĂšs l’annĂ©e prochaine, les Ă©lĂšves actuellement en seconde devront en choisir trois, puis seulement deux des trois en arrivant en terminale. Elles seront donc dĂ©terminantes pour leurs Ă©tudes supĂ©rieures. On peut critiquer l’idĂ©e que le destin d’un jeune se forge par ses choix au printemps de la seconde, mais la rĂ©forme avait le mĂ©rite de la cohĂ©rence.

HĂ©las, les dĂ©tails du dĂ©ploiement du bac 2021 dĂ©voilĂ©s aprĂšs l’étĂ© montrent la domination d’une Ă©trange forme d’IA, l’intelligence agenouillĂ©e
 Sur le fond, de nombreuses tribunes, notamment dans le Monde, ont dĂ©jĂ  dĂ©noncĂ© des programmes d’histoire repliĂ©s sur la France ou des programmes de sciences Ă©conomiques et sociales dĂ©sincarnĂ©s ; toutefois, on peut encore compter sur la libertĂ© pĂ©dagogique des enseignants pour maintenir une certaine ouverture. En revanche, ces derniers seront impuissants face Ă  la distribution de l’offre des spĂ©cialitĂ©s sur le territoire.

Un contexte de réduction du nombre de postes

La note de service n° 2018-109 prĂ©cise que seules sept spĂ©cialitĂ©s qualifiĂ©es de « plus classiques » doivent pouvoir ĂȘtre accessibles pour chaque lycĂ©en de la voie gĂ©nĂ©rale, non pas dans son lycĂ©e, mais dans un pĂ©rimĂštre « raisonnable ». Mais ni SI ni NSI ne figurent parmi ces « classiques ». QualifiĂ©es de « plus spĂ©cifiques », elles « feront l’objet d’une carte acadĂ©mique, voire nationale », comme si la connaissance du numĂ©rique ne pouvait pas ĂȘtre aujourd’hui utile dans la plupart des formations supĂ©rieures, y compris littĂ©raires, et des mĂ©tiers.   (
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(le gras du texte est de la rédaction EPI)

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/13/bac-l-education-nationale-ne-pourra-pas-assurer-une-offre-raisonnable-sur-tout-le-territoire_5396688_3232.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1544698574

CommuniquĂ© de l’association Enseignement Public et Informatique

Les crĂ©ations d'un enseignement « Sciences NumĂ©riques et Technologie » (SNT), en Seconde, et de la spĂ©cialitĂ© « NumĂ©rique et Sciences Informatiques » (NSI), en PremiĂšre puis en Terminale, sont des avancĂ©es rĂ©elles dont l'EPI a dĂ©jĂ  eu l’occasion de se fĂ©liciter.

L'enjeu est en effet d'importance. Il s'agit de donner Ă  tous les Ă©lĂšves la culture gĂ©nĂ©rale scientifique de leur temps dont l'informatique, en tant que science du traitement de l'information numĂ©risĂ©e, est une composante essentielle. La transition numĂ©rique est d’abord une question de ressources humaines.

Mais des conditions sont indispensables pour réussir ces avancées incontournables.

ConcrÚtement, il faut réussir la rentrée scolaire 2019 puis les suivantes.

La formation des enseignants

En premier lieu, il est essentiel de disposer d’enseignants bien formĂ©s. La crĂ©ation d’un capes et d’une agrĂ©gation d’informatique est indispensable : au vu des enjeux, les tergiversations pour les crĂ©er sont dĂ©risoires, incomprĂ©hensibles.

Compte tenu du retard pris lors des précédentes décennies, une phase de transition et une montée en puissance progressive sont nécessaires. Avec un plan pluriannuel, des échéances précises, bien identifiées, bien datées.

Pour l’enseignement « Sciences numĂ©riques et technologie » (SNT) en classe de seconde, des formations acadĂ©miques sont envisagĂ©es. Elles doivent se dĂ©rouler dans le cadre de la formation continue et donner lieu Ă  des dĂ©charges de service. Il est urgent de les organiser pour les enseignants volontaires, car la rentrĂ©e 2019 c'est dĂ©jĂ  demain. Elles doivent ĂȘtre substantielles, le programme de SNT, qui concerne tous les Ă©lĂšves de Seconde et non plus seulement les Ă©lĂšves volontaires, l’impose.

Pour la spĂ©cialitĂ© NumĂ©rique et sciences informatiques (NSI), des diplĂŽmes universitaires (DU) sont annoncĂ©s Ă  l’intention des professeurs ayant une validation ISN. Mais ils doivent ĂȘtre plus largement ouverts Ă  d'autres professeurs et pĂ©rennisĂ©s par des diplĂŽmes inter-universitaires (DIU) pour assurer la cohĂ©rence des formations au niveau national. Les professeurs dĂ©jĂ  titulaires par ailleurs de diplĂŽmes universitaires en informatique doivent en ĂȘtre dispensĂ©s. Si ces formations devaient avoir lieu pendant les vacances scolaires elles devraient ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©es. Mais leur cadre naturel doit ĂȘtre la formation continue sur le temps de travail, qui est un droit, avec dĂ©charges de service (cf. les formations « lourdes » des annĂ©es 1970 et 1980). La pĂ©riode du baccalaurĂ©at peut ĂȘtre utilisĂ©e avec Ă©videmment dispenses de surveillance et de correction.

Un ensemble de mesures doivent ĂȘtre prises allant dans le sens d’une reconnaissance institutionnelle pour les enseignants qui s’engagent dans ces enseignements au prix d’un investissement personnel important : garanties et reconnaissances de carriĂšre, rĂ©munĂ©rations, avancements d’échelon, mutations sur poste Ă  profil, concours internes et listes d’aptitude


On dĂ©plore actuellement un dĂ©ficit d'information sur les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre de ces nouveaux enseignements d'informatique. Il entraĂźne des inquiĂ©tudes et est de nature Ă  amener des professeurs qui ont largement investi dans l’enseignement d’Informatique et sciences du numĂ©rique (ISN) Ă  renoncer Ă  l’enseignement de la spĂ©cialitĂ© NSI. Cela serait paradoxal alors que l'on manque d'enseignants formĂ©s.

Il est indispensable que l’administration envoie des signaux positifs. On ne dĂ©veloppera pas ces enseignements nouveaux, on ne les rĂ©ussira pas, sans que des moyens soient dĂ©gagĂ©s. Ainsi la pĂ©dagogie spĂ©cifique de l’informatique sur ordinateur nĂ©cessite-t-elle des classes allĂ©gĂ©es ainsi que des locaux et matĂ©riels adaptĂ©s. Nombre de proviseurs estiment que la spĂ©cialitĂ© informatique correspond Ă  un besoin de la sociĂ©tĂ© de demain et sa crĂ©ation une bonne nouvelle, mais n'ont pas les locaux pour l'ouvrir.

Le cadre de la réforme du lycée

Il y a lĂ  des questions d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Les Ă©lĂšves doivent savoir quelles spĂ©cialitĂ©s seront nĂ©cessaires pour leurs futures Ă©tudes supĂ©rieures. Quid sur ce point des Ă©preuves des concours aux grandes Ă©coles ? Il faut veiller Ă  ce que les calendriers de l'administration et des Ă©lĂšves ne divergent pas. Le choix des options doit se faire dans la sĂ©rĂ©nitĂ© pour les Ă©lĂšves et les professeurs. Les moyens accordĂ©s aux Ă©tablissements doivent permettre d'Ă©viter les tensions entre les diffĂ©rents enseignements.

Ajoutons que les informations en provenance des acadĂ©mies font craindre de grandes disparitĂ©s. Le cadre, celui du service public d'Ă©ducation et du statut de la Fonction publique, doit ĂȘtre national.

Des questions donc, beaucoup de questions, et des inquiĂ©tudes qui s'expriment avec force dans les lycĂ©es. Or il faut absolument rĂ©ussir l'enseignement de l'informatique, cet important dossier conditionne en partie l’avenir culturel, scientifique et Ă©conomique de notre pays.

Paris, 30-11-2018

Dans les lycĂ©es, l’inquiĂ©tude monte face Ă  une « rĂ©forme prĂ©cipitĂ©e »
lemonde.fr du 21 novembre 2018  (abonnés)     -extrait-

" Choix des spĂ©cialitĂ©s, enseignement des matiĂšres transversales et de l’informatique
 Des questions restent en suspens. ..."

(...) «  Quid de la fameuse spĂ©cialitĂ© « numĂ©rique et sciences informatiques », emblĂ©matique de ce baccalaurĂ©at du « nouveau monde », qui pourrait ĂȘtre plĂ©biscitĂ©e par les Ă©lĂšves ? Sa mise en Ɠuvre pourrait relever de la gageure. Selon une source bien informĂ©e, la question inquiĂšte la direction gĂ©nĂ©rale de l'enseignement scolaire : « l'informatique » n'est pas une discipline du lycĂ©e gĂ©nĂ©ral Ă  ce jour, et si elle est dispensĂ©e dans certaines sĂ©ries technologiques, les Ă©tablissements n'auront pas tous le vivier d'enseignants pour couvrir la demande. Dans certaines acadĂ©mies - Ă  Nantes, par exemple -, le rectorat a demandĂ© aux proviseurs de s'assurer, avant de demander la spĂ©cialitĂ© informatique, d'avoir des professeurs prĂȘts Ă  se former en nombre suffisant. Sans compter les moyens en locaux et en matĂ©riel. « Cette spĂ©cialitĂ© correspond Ă  un besoin de la sociĂ©tĂ© de demain et sa crĂ©ation est une bonne nouvelle, juge Xavier Chartrain, proviseur du lycĂ©e de Blain (Loire-Atlantique), mais je n'ai pas les locaux pour l'ouvrir. »

Du cĂŽtĂ© des enseignants, le casse-tĂȘte ne fait que commencer. (
)

https://www.lemonde.fr/education/article/2018/11/21/nouveaux-programmes-du-lycee-sur-le-terrain-les-difficultes-du-chantier-de-la-reforme_5386461_1473685.html

Des mesures urgentes Ă  prendre pour rĂ©ussir l'enseignement de l’informatique et du numĂ©rique au lycĂ©e Ă  la rentrĂ©e 2019

La SIF et l'EPI ont dĂ©jĂ  eu l'occasion (1) de manifester leur satisfaction suite Ă  l’introduction de la discipline informatique au lycĂ©e et de la crĂ©ation de nouveaux enseignements (SNT et NSI). Ces nouveaux enseignements correspondent aux besoins scientifiques, Ă©conomiques et sociĂ©taux de notre pays dans un contexte mondial de dĂ©ploiement de l'informatique et du numĂ©rique. Des avancĂ©es importantes mais des questions persistent (2).

On ne réussira pas l'enseignement de l'informatique sans professeurs en nombre suffisant et suffisamment formés.

...lire la suite

La consultation sur les projets de programme de seconde et de premiĂšre est ouverte du 5 au 20 novembre 2018. http://www.education.gouv.fr/cid131841/elaboration-des-projets-programme-futur-lycee.html

Pour participer à la consultation :  http://eduscol.education.fr/consultations-lycee-2018-2019

Ne manquez pas de nous faire parvenir copie de vos interventions  soit en commentaires sur ce blog, soit à : bureau@epi.asso.fr

Le secrétariat EPI

Les projets de programmes sont parus sur le site du CSP :

- Sciences numériques et technologie (enseignement commun, 2de)

http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/41/0/2de_Sciences_numeriques_et_technologie_Ens-commun_1025410.pdf

- Numérique et sciences informatiques (spécialité, 1Úre)
http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/41/2/1e_Numerique_et_sciences_informatiques_Specialite_Voie_G_1025412.pdf

Nous sollicitons les commentaires des collĂšgues du terrain.

Voir EpiNet n°209 à paraßtre

" Les projets de programme votĂ©s par le Conseil supĂ©rieur des programmes sont publiĂ©s progressivement durant les mois d’octobre et novembre 2018, au fur et Ă  mesure des sĂ©ances de vote."  (...)

Enseignements communs en classe de premiÚre voie générale :  "Enseignement scientifique" à la rentrée 2019 (projet)
http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/81/4/1e_Enseignement_scientifique_Enseignement_commun_VG_1023814.pdf

NDLR-EPI : dans ce long document, une seule occurrence pour "informatique" Ă  propos des sons et de la musique qui se numĂ©risent. Les Ă©lĂšves qui ne prendront pas la spĂ©cialitĂ© NSI vont-ils comprendre que l'informatique est une science ? Ceci mĂ©riterait d'ĂȘtre explicitĂ©. Mais ce n'est qu'un projet ...